Fondation Le Refuge

Ce nouveau défi homophobe qui gagne les cours de récréation.

Le défi « Le premier qui bouge est gay », popularisé sur TikTok, s’est immiscé dans les cours d’école, banalisant l’homophobie sous couvert de divertissement. Ce défi alimente harcèlements, souffrances et décrochages scolaires des jeunes LGBT+. Pourtant, des résistances politiques freinent les cours de sensibilisation à la vie affective et sexuelle.

En France, 17 % des hommes gays ou bisexuels déclarent avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie, tandis que ce chiffre grimpe à 27 à 30 % chez les plus jeunes (moins de 21 ou 25 ans). En comparaison, seulement 4 % des hommes exclusivement hétérosexuels rapportent avoir tenté de se suicider (BECK François, FIRDION Jean Marie, LEGLEYE Stéphane Legleye et SCHILTZ Anne-Marie (2014). Les minorités sexuelles face au risque suicidaire. Acquis des sciences sociales et perspectives de l’INPES, collection «Santé en action»).

L’affaire Lucas, douloureux rappel de cette réalité

Lucas, 13 ans, scolarisé dans un collège des Vosges, faisait face depuis plusieurs mois à des insultes et des remarques homophobes de la part d’élèves de son établissement. Malgré les alertes répétées de sa mère et les deux signalements qu’elle avait déposés, aucune mesure disciplinaire n’avait été prise. Il s’est donné la mort en janvier 2023 après avoir subi des mois de harcèlement homophobe.

L’enquête administrative de l’Éducation nationale, récemment achevée, confirme que Lucas faisait l’objet de violences discriminatoires répétées, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’établissement, notamment sur les réseaux sociaux. Les conclusions de l’enquête soulignent un manque de réactivité de la part de l’institution scolaire, qui, bien qu’informée, n’a pas engagé de suivi disciplinaire suffisant.

La famille de Lucas a poursuivi son combat en justice, et l’affaire est désormais portée en cassation, après la condamnation pour harcèlement des quatre adolescents impliqués, mais sans établir de causalité avec le suicide de Lucas.

L’Éducation nationale mise sur des cours d’empathie expérimentés dans plus de 1 200 établissements.

Inspirés du modèle danois, ces ateliers permettent aux élèves de reconnaître et d’exprimer leurs émotions, réduisant significativement les violences scolaires. 47 % des écoles participant à cette expérimentation ont constaté une baisse des violences.

L’Éducation nationale s’engage à généraliser ces cours d’ici à 2026, en intégrant des modules sur la diversité et la tolérance dans les programmes d’éducation à la vie affective et relationnelle.

Face à l’ampleur du harcèlement homophobe et des discriminations, Le Refuge propose une ligne d’écoute anonyme et gratuite (tous les jours entre 8 heures et minuit au 06 31 59 69 50), permettant aux jeunes LGBT+ en détresse de trouver une oreille attentive. Cette ligne offre également des orientations vers des dispositifs d’hébergement et de soutien psychologique.

La Fondation Le Refuge organise également des interventions de sensibilisation en milieu scolaire. Ces interventions s’inscrivent dans le cadre de la loi de 2001, qui impose trois séances annuelles d’éducation à la sexualité. Ces séances sont rarement appliquées. Un rapport du ministère de l’Éducation nationale révèle que 17 % des jeunes de 15 à 24 ans n’ont jamais eu le moindre cours sur la vie affective et sexuelle.

newsletter le Refuge

Pour suivre les actualités du Refuge

Nous soutenir

Parce qu’ils sont LGBT+, des milliers de jeunes de toutes origines et milieux sociaux vivent chaque année le drame du rejet familial.
C’est pour sauver ces vies abîmées que Le Refuge existe.