Pour contraindre la Commission européenne d’étudier l’interdiction des thérapies de conversion à l’échelle de l’Union européenne, cette initiative, lancée par l’association ACT, doit rassembler un million de signataires, et atteindre sept seuils nationaux de signatures. Les seuils français et finlandais viennent d’être atteints.
52 % de la population française pense que l’orientation sexuelle est un choix, 50 % pour l’identité de genre ; 33 % pensent qu’il faudrait « soigner » un·e enfant trans (CNCDH, 2020). Ces raisonnements constituent le fondement idéologique des thérapies de conversion.
L’Expert indépendant sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre du Conseil des droits de l’Homme alerte sur l’utilisation répandue en France de médicaments, notamment des traitements hormonaux, par des médecins, thérapeutes ou groupes promettant de corriger l’orientation sexuelle et l’identité de genre. L’Expert rapporte également des témoignages d’exorcismes en France.
Les thérapies de conversion sont pénalement répréhensibles : jusqu’à trois ans d’emprisonnement, 45 000 euros d’amendes, et une interdiction d’exercer jusqu’à dix ans pour les professionnel·les.
Le Refuge encourage, dans le Panorama 2024 de l’Observatoire des vulnérabilités queers, l’instauration de référent·es LGBTI+ au sein de toutes les brigades de protection des mineurs ; un financement spécifique de lutte contre les thérapies de conversion attribuée à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, et à la Défenseure des droits.
Le Refuge recommande également aux élu·es européen·es de soutenir le LGBTIQ Equality Strategy 2025-2030, particulièrement l’objectif de déploiement de l’interdiction des thérapies de conversion à l’échelle de l’UE ; recommande également le soutien d’un financement de places d’hébergement d’urgence pour les personnes queers à l’échelle européenne, et d’une aide sociale, psychologique, financière et juridique des victimes ; s’assurer que l’argent public ne finance pas ces thérapies ou des discours les appuyant.
« Nous n’avons jamais été aussi proches d’interdire les thérapies de conversion sur l’ensemble d’un continent. »
« Nous espérons atteindre les seuils belge, espagnol, néerlandais, irlandais et slovène d’ici au 17 février 2025, pour disposer de trois mois pour booster la campagne et atteindre le million d’ici au 17 mai » souhaite Mattéo Garguilo (il), co-président d’ACT. L’association, hébergée par le centre LGBTI+ de Lyon, rassemble membres des quatre coins de l’Union.
L’initiative réunit, ce vendredi 13 décembre 2024, près de 165 000 signatures et deux seuils nationaux (France et Finlande). Elle ne dispose que d’une année pour réunir le nombre de signatures exigé. La récolte de ces signatures prendra fin le 17 mai 2025.
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