Bonjour,
Je m’appelle Adrien et j’ai 17ans. J’ai besoin de conseils mais j’ignore à qui m’adresser et j’ai préféré le courriel que le sms à cause d’un long courrier. Je suis l’un de ces nombreux jeunes de la manif contre les homos et mes parents sont de fervents opposants. Mes parents ignorent que je suis homo. J’ai fait la connaissance, en juillet, d’un garçon. Je vous passerai toutes les circonstances jusqu’à notre premier vrai rendez-vous en septembre. C’était la première fois que je faisais le mur et je suis toujours aussi nerveux et anxieux à chaque fois. Nous sommes restés aux environs de la maison, à discuter.
Très vite, j’ai parlé de ma situation à mon copain qui m’a soutenu dès le début. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer comme je me sens détruit à chaque manif homophobe en sachant que les gens que j’ aime en font partie et qu’à chaque fois qu’ils tiennent des propos nauséabonds sur un homo, c’est aussi à moi qu’ils l’adressent ! Le pire est qu’ils ne se rendent même pas compte à quel point ils me font mal, tellement persuadés que cela n’arrive qu’aux autres !
J’ai la chance d’avoir en ce moment mon copain, mais notre relation est de moins bonne qualité depuis la veille de cette saleté de manif. Tout a commencé ce samedi là où l’on s’est vu. Il voulait qu’on aille chez lui. J’ai refusé car on en avait déjà discuté par sms et je pensais que c’était réglé : je ne pouvais pas aller avec lui car le dimanche j’assistais (je préfère à « participais ») à ce défilé et je ne voulais pas être trop fatigué vu que je savais que j’allais moins bien dormir le dimanche soir.
Je lui ai raconté à quel point j’avais le cœur en larmes de devoir y aller et que j’aurais effectivement préféré être avec lui la nuit qu’avec ces haineux le lendemain…
Sincèrement, avec tous les propos que j’entends, depuis des mois, de mes parents et autres, je n’arrive pas à extirper tout cela de ma tête. J’aime beaucoup mon copain et je sais qu’avant tous ces débuts de « manifs contre », je ne restais pas « indifférent » en pensant à lui, en étant avec lui. J’adore quand je suis avec lui car je suis vraiment ailleurs et pense à autre chose (même si ces manifs viennent parasiter nos discussions) mais j’ai honte d’en parler avec lui et j’ai peur que cela dure.
Votre association est mon dernier espoir.
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