« Le jour où ma vie a basculé, c’était le 21 juin 2009. Ce jour-là, je me suis pleinement assumée comme lesbienne.
Je me suis rapprochée d’une fille de ma classe, qui ne s’y opposait pas. J’avais des sentiments pour cette fille : dès le début de l’année, j’ai eu un coup de foudre pour elle. Le 19 juin, je me suis décidée à lui parler, ce qui s’avéra plus compliqué que je ne le pensais. Mais après près de 5 minutes à bégayer devant elle, je me suis décidée à lui dire toute la vérité. Elle est partie sans me dire le moindre mot. Le lendemain, tout le collège savait que j’étais lesbienne, et c’est là que tout a changé.
D’insultes aux violences physiques, j’ai passé la plus dure journée de toute ma vie.
Le lendemain, rebelote, et c’est là que j’ai craqué et que tout a basculé : j’ai tenté de me suicider.
En vain… J’ai fini à l’hôpital. Ma mère est venue me voir pour que je lui explique ce geste. Pour simple réponse de sa part, je n’ai eu qu’une claque, puis elle est partie. Plus de nouvelle d’elle jusqu’à ma sortie où elle m’a accueillie très froidement et sans un mot. Une fois dans la voiture, elle m’a remis une claque et s’est mis à m’expliquer que l’homosexualité « c’est mal, que c’est un pêché ».
Et le 18 septembre 2012, ma mère m’a mise à la rue. J’étais alors âgée de 17 ans. Ma petite amie m’a recueillie de suite, jusqu’à notre rupture. J’ai donc passé un mois et demi à la rue, jusqu’à ce que les flics m’embarquent et voient que je suis mineur. Ils m’ont ramenée chez ma mère qui n’eut d’autre choix que de me reprendre.
Elle me traitait comme une bonniche et me rabaissait constamment, me frappant régulièrement. Jusqu’au mois de juillet, où elle partit en vacances, me disant clairement : « Quand on rentre, t’es partie : je ne veux pas de sale « gouine » chez moi. Les filles dans ton genre, vous ne méritez pas de vivre ».
J’ai donc contacté le Refuge en espérant recevoir de l’aide. Dès le lendemain, Laura, m’a accompagnée. Aujourd’hui tout va bien pour moi : l’équipe du Refuge me maintient au plus haut et les autres jeunes me soutiennent beaucoup.
Le témoignage que vous venez de découvrir, c’est celui de Eva, une jeune effacée, rejetée par ses proches comme malheureusement des centaines d’autres. Chaque année, Le Refuge aide des centaines d’entre eux. Vous aussi, soutenez la Fondation et agissez pour que ces jeunes ne soient plus oubliés par la société.
37 vues | Durée : 2:51